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Personnage de Casimir par

Entretien avec Yves Brunier / Casimir

Marionnettiste réputé, Yves Brunier nous a accordé un long entretien pendant lequel nous sommes revenus sur son parcours et sur les années de l’île aux enfants. C’est donc par un beau jour de septembre 2002 que Casimir et son papa, Yves Brunier, nous ont accueilli sur leur île où nous avons pris le temps de bavarder autour d’un gros plat de gloubi-boulga.

L'entretien s'est déroulé en 3 temps :

M – Cela fait combien de temps maintenant que vous faites vivre Casimir ?
YB – Casimir est né en septembre 1974, ça lui fait 28 ans.

M – Racontez nous la naissance de casimir, la gestation a-t-elle été longue ?
YB – Ca s’est fait très vite. Initialement, Casimir est né pour faire 90 émissions sur FR3 Marseille en 1974. Il y a eu une série de personnages créés en croquis, Casimir a été selectionné. Ensuite il a été fabriqué en 2 mois 1/2. Le costume a tout de suite été fabriqué en 2 exemplaires, par sécurité. Encore aujourd’hui la fabrication de casimir demande au minimum 4 semaines de travail continu, depuis la sculpture, l’assemblage, la couture et les mécanismes de la tête.

M – Casimir a donc un jumeau caché ?
YB – Oui, c’est vrai, je dis toujours que Casimir est unique et qu’il n’a pas été cloné. En fait il y a déjà eu à ce jour 11 exemplaires, le onzième est né en septembre 2002.

M – Et d’où vient son prénom ? pourquoi est-il orange ?
YB – Le prénom a été choisi par Izard et hasard sur le calendrier. Il fallait un prénom pas trop courant… mais il y en a pas mal en Pologne. Concernant la couleur, Casimir avait d’abord été pensé en vert, mais il aurait fait un peu caméléon dans le décor déjà très vert de l’île aux enfants. Il a donc mûrit pour obtenir ce bel orange.

M – Lorsque vous revêtez la peau de Casimir, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
YB – Il n’y a pas d’état d’esprit. En fait, à l’inverse du travail de comédien classique, Casimir, c’est un dédoublement immédiat et constant. C’est vraiment « entrer dans la peau du personnage » au sens physique et au sens figuré. Quand je suis dans sa peau de mousse et de tissu, je deviens immédiatement Casimir, c’est automatique. D’ailleurs, quand je participe à des spectacles ou des soirées, cela surprend souvent car même si lors des préparatifs, on rencontre des problèmes techniques ou autres, on est énervé et stressé, à partir du moment où je deviens Casimir, j’ai la voix de Casimir, l’esprit de Casimir et j’ai oublié tout le reste. C’est vraiment un dédoublement permanent et immédiat.

M – Pendant les années de l’émission, comment se passait le tournage ?
YB – Le rythme était de 2 semaines de préparation (écriture, répétitions) suivies de 2 semaines de tournage. Pendant la période de tournage, en une journée 2 à 2 épisodes 1/2 étaient tournés, c’était du sitcom avant la lettre. J’ai justement revu récemment un ingénieur du son qui faisait partie de l’équipe. Il me rappelait que nous utilisions les tout premiers micros HF, qui étaient encore énormes à l’époque, ils étaient intégrés au costume, depuis la technique a bien évolué.

M – Après les huit ans d’émission, est-ce que ça vous a manqué de ne plus porter le costume ?
YB – je portais le costume 2 semaines par mois, et cela pendant 10 mois par an. Non ça ne m’a pas manqué, au contraire ! En effet, il fait tellement chaud dans Casimir, c’est très physique. Plus on reste dedans, plus il fait chaud ! Donc quand j’ai arrêté de porter le costume, j’ai pris quelques kilos. Professionnellement ça ne m’a pas manqué non plus car j’ai enchaîné avec d’autres projets.

M – Pendant la période où Casimir était plus ou moins « au placard », que ressentiez vous ?
YB – Je trouvais cela normal. Après l’arrêt de l’Ile aux enfants, on a enchaîné sur le Village dans les nuages. Pendant 15 ans, j’ai travaillé sans discontinu sur d’autres projets, d’autres émissions notamment avec Christophe Izard. J’ai créé et animé d’autres personnages. En fait Casimir ne me manquait pas du tout. Je n’imaginais même pas du tout qu’il ressurgirait comme cela. Pour moi il était mort de sa belle mort et restait un bon souvenir pour tout le monde.

M – Votre meilleur souvenir de tournage ?
YB – Il n’y a pas vraiment un souvenir marquant, c’est plutôt l’atmosphère générale qui est mémorable, c’était un jeu permanent. On s’amusait énormément. C’était une mayonnaise qui avait pris, il y avait une entente dans l’équipe. Une chose aussi très importante, et je pense rare à la télé, c’est que certains comédiens étaient co-auteurs des textes. Chacun amenait des choses personnelles. J’ai beaucoup fait évoluer le caractère de base de Casimir. Christophe Izard nous laissait une grande liberté tout en supervisant les choses. Il y avait une très grande liberté de création et un plaisir permanent. Je me souviens tout de même d’anecdotes, pas toujours drôles sur le moment d’ailleurs : Lorsqu’on tournait en plein été dans le studio non climatisé, ce n’était pas toujours marrant. Un jour de tournage, la boîte d’épingles d’une couturière s’était renversée dans le costume, on l’avait soigneusement secoué pour toutes les sortir, mais une épingle était restée et s’était plantée dans mon talon alors que je dansais. Je hurlais en faisant des bonds de 1 mètre alors que tous sur le plateau étaient écroulés de rire de voir Casimir sauter comme cela d’un bout à l’autre du décor !

M – Casimir, c’est vous ? ou pensez vous que le personnage ne vous appartient plus ?

YB – Non rien de rien, je ne regrette rien 🙂 Casimir c’est huit ans de vie commune, c’est une part importante de ma vie. Dire qu’au départ on était parti pour trois mois !

Propos recueillis par michèle s.Octobre 2002
Ce texte est la propriété de son auteur et ne peut être réutilisé sans son autorisation.

M – Casimir, quand as-tu découvert qu’il y avait quelqu’un en toi ?
C – Ben, c’est une question plutôt embarrassante. J’ai en effet peu à peu découvert qu’il y avait quelqu’un en moi mais maintenant je vis de par moi-même. Et pour moi c’est un peu dérangeant ! C’est un mystère que je cherche à éclaircir, à l’époque de l’île aux Enfants, je jouais un rôle écrit. Je n’exprimait qu’une part de moi même. Ma personnalité à continué à se développer et à s’exprimer librement. Après la fin de l’émission, j’aurai pu redevenir un objet inerte, mais une seconde vie à commencé pour moi à partir de ce moment là.

M – N’as-tu pas peur de devenir schizophrène ?
C – Ben j’crois que c’est plutôt Brunier qui est un peu schizophrène ! C’est à dire que lui, il se prend parfois pour moi, alors que moi je ne me prends jamais pour lui !

M – On ne t’avait pas beaucoup vu depuis 1997. Où étais-tu pendant tout ce temps ?
C – Alors, qu’est-ce qui c’est passé en1997, voyons… ah oui, la fin de la rediffusion sur Canal J, en fait cette rediffusion, pendant 4 ans, n’avait pas été très médiatisée à l’époque, mais une nouvelle génération d’enfants m’a découvert, ça m’a fait plaisir. Et c’est vraiment là que j’ai pris conscience et que j’ai commencé à vivre par moi-même. Je suis un pur « produit télé », et j’ai découvert qu’il existait en dehors de la télé un monde très différent de l’île aux Enfants qui est en fait un univers où la vie est idéalisée. J’ai aussi pris plaisir à apparaître dans des lieux où on ne m’attend généralement pas.

M – Du temps de l’île aux enfants, tu étais bébé. Aujourd’hui, à 28 ans, peut-on dire que tu es en pleine adolescence ?
C – Ben ouais, on peut dire. Mais en fin de compte ça rejoint ce que je disais juste précédemment ; c’est à dire que j’ai mûri, j’ai évolué, et en même temps je reste ce que j’étais. Dans l’esprit des gens, je suis toujours le Casimir de L’île aux enfants, c’est à dire le Casimir-enfant. Mais même à l’époque je pense que j’étais en même temps enfant et adolescent, mais ça c’est mon côté faux candide ! C’est très agréable de dire « je suis pas mûr, je suis un enfant », ce qui permet de dire plus facilement ce que l’on pense ! Mais aujourd’hui je suis content que les gens se rendent compte que j’ai évolué tout en restant ce que j’étais. Je suis comme le copain d’enfance qu’on retrouve 20 ans après. On a envie de retrouver ce qu’il était et on est quand même content de voir qu’il a bougé et qu’il n’est pas resté niais et primaire par rapport à son âge. Donc, oui, je suis en pleine adolescence. Pour un dinosaure, 27 ans c’est vraiment le début de l’adolescence, je vais peut-être encore évoluer et mûrir.

M – Peut-on parler de crise d’adolescence chez les dinosaures?
C – Ouais, absolument ! Elle peut durer 20 ou 30 ans chez les dinosaures, nous évoluons très lentement.

M – Justement, beaucoup de tes fans se sont demandé ce que tu es allé faire dans le loft. Qu’as tu à leur dire ?
C – Le loft, ça fait aussi partie des petites provocations, c’est à dire apparaître de temps en temps là où on ne m’attend pas du tout. Surprendre ! J’apparais dans « Zone Interdite » , puis le lendemain dans un night-club, le jour suivant dans une opération humanitaire. A vous de trouver où est le vrai Casimir !! En fait c’est plus l’idée d’amener les autres dans mon univers que de plonger dans le leur ! Je ne m’implique pas, par exemple quand je rentre dans le loft, je reste Casimir ! C’est pas du tout une compromission, c’est de la curiosité, montrer que je m’intéresse à tout.

M – Quels sont tes projets ?
C – Je vis au jour le jour et plus dans l’avenir que dans le passé. Mes projets sont multiples. Bon il y celui d’écrire mes mémoires, c’est un grand projet auquel je pense depuis longtemps, c’est en gestation, ça mûrit. c’est le projet qui me tient le plus à cœur. Revenir à la télévision, pourquoi pas : présenter un JT jeune, une émission sur l’écologie, une chronique culinaire, enregistrer un opéra avec les baleines blanches du Pacifique… enfin tout ce qui touche mes passions ! Il y a aussi le cinéma : j’ai envoyé une copie du pilote du projet « Inspecteur Casimir » à Spielberg. Il m’a aussitôt appelé pour me proposer un rôle dans le prochain Jurassic Park, mais il faudrait que je me fasse faire des implants dentaires … j’hésite. J’ai peur d’écorner un peu trop mon image en jouant un rôle de méchant carnivore !

M – Comment vont les autres habitants de l’île ? Les vois-tu souvent ?
C – On n’a pas pu vivre pendant huit ans comme cela en osmose sans avoir gardé de contacts. On se revoit de temps en temps, ou on se passe des coups de fil. Hippolyte m’a rejoint un peu sur les gloubiboulga night. Eliane, alias Julie, prépare son troisième livre. Jean-Louis Terrangle, alias Mr du Snob, est psychothérapeute à Lyon et Patrick Bricard, alias François, continue à faire de la mise en scène de théâtre classique. Le facteur est à Marseille, il est à la retraite à présent. Léonard ne squatte plus ma malle, maintenant il squatte canal +, en effet Boris Scheigam fait partie de l’équipe des Guignols. Et on va peut-etre retravailler ensemble sur un nouveau projet…

M – Habites-tu toujours sur l’île ?
C – Ben, vous avez grandi, vous n’êtes plus naïfs, vous savez bien que l’île aux enfants elle existe dans la tête de chacun. Donc je suis toujours dans l’île. L’île étant dans l’imagination de chacun, j’y suis forcément cloué ! C’est toujours un paradis. Bon, y’a des méchants qui ont dit que l’île était devenu un paradis fiscal, qu’il y avait des hôtels et des clubs de vacances, mais ce n’est pas vrai, l’île aux enfants n’a pas changé.

M – Sinon, tu habites un loft dans le XVIIIe ?
C – Non, j’habite dans une petite grotte sympa en plein Paris, mais je ne vous donnerai pas l’adresse.

M – As-tu un message à faire passer ?
C – Non, c’est pas mon genre de faire passer des messages. Tout ce que je voudrais dire, c’est : « gardez toujours une part de votre enfance ». Bon c’est un peu bateau, mais je le pense vraiment !

M – Et internet ?
C – Internet c’est un fabuleux média qui me permet d’être en contact direct avec mes fans de toujours. Et je suis très fier d’avoir un site officiel ! C’est une chose essentielle ! Casimirland.com c’est ma nouvelle île virtuelle ! Ca épate souvent les gens de voir qu’un personnage un peu primaire et archaique comme moi ai un super site ! Ben voilà, c’est grâce à michèle, olivier et toute l’équipe que ce site est ce qu’il est, et j’en suis très fier !

M – Merci Casimir 🙂

Propos recueillis par michèle s. Octobre 2002
Ce texte est la propriété de son auteur et ne peut être réutilisé sans son autorisation.

M – Regrettez vous parfois que l’on associe votre nom presque uniquement à Casimir et pas assez à vos autres créations ?
YB – Non. En fait c’est le problème de tout comédien. On vous colle une étiquette qui vous reste. Et Casimir étant resté huit ans à l’antenne, il est normal qu’il soit resté dans les mémoires. J’ai fait des personnages que je trouvais mieux réussis esthétiquement et qui ont eu des carrières très courtes. Ils sont donc tombés dans l’oubli. Mais il n’y a pas de regrets à avoir là-dessus.

M – Avez vous un regret par rapport à ces autres personnages qui n’ont pas connu un succès mérité ?
YB – En fait, j’ai plus un regret général de ne jamais avoir eu les moyens de travailler comme les américains qui ont des moyens techniques importants, comme par exemple les Muppet’s. Ils utilisent des marionnettes qui reviennent à près de 30 500 Euros, car équipées de télécommandes et de servo-moteurs. Malheureusement, à la télé française on n’a jamais eu les moyens de développer ce type de techniques sophistiquées. J’ai plus ce regret là que le regret d’un personnage précis. Bon bien sûr j’ai fait des personnages très sympas que j’adorais et qui n’ont pas marché parce que les projets ont capoté. Casimir c’est un peu le fait d’un hasard aussi. Et puis il s’est amélioré au fil du temps, maintenant il est devenu plus important que les autres, c’est normal.

M – De quels autres personnages êtes-vous le géniteur ?
YB – Dans l’Ile aux enfants, il y a bien sûr Casimir et Hippolyte. Il y a eu une partie des séquences intercalaires : Léonard, qui au départ est issu de la séquence Toba et les autres avec Toba le chien vert, Touta la tortue, Mr Martin et Grouchi. Il y en a un que j’ai adoré, qui est un personnage tout seul, un peu grincheux, c’est un oiseau qui s’appelait Philivert le Globur. Je travaillais beaucoup ses textes qui étaient des petits monologues un peu critiques. Il y a eu aussi la Forge, le Petit Jour… aujourd’hui je mélange un peu les séquences qui passaient dans LIAE et celles qui passaient dans le Village dans les nuages. Le Petit Jour était une satyre du milieu de la presse, avec une équipe de journalistes. La Forge était une série sur les 4 éléments, avec une grenouille, un chat, un oiseau et un forgeron. Ca se passait dans l’atelier du forgeron. Si on passe aux autres émissions, il y a eu aussi Zappeur et Grippy, une émission du dimanche matin, Biboun et d’autres personnages pour des habillages d’émissions de dessins animés…
Sans faire de liste, j’ai travaillé pour la télé sur plus de 80 personnages. Et puis il y a eu la collaboration avec Collaro sur le Bebete show. J’ai pour ainsi dire pris la suite d’Alain Duverne lorsqu’il a créé les Guignols sur Canal. C’était toujours un travail d’équipe. Pour cette émission les dessins de départ étaient faits par des caricaturistes.

J’ai aussi fabriqué des personnages pour des pubs. Le plus souvent c’était des commandes pour lesquelles le personnage pré-existait en dessin et je devais en faire une marionnette. Ce n’était d’ailleurs pas toujours évident, car les proportions des personnages devaient être modifiées pour s’adapter au corps humain.
Sur plusieurs années, j’ai fabriqué une trentaine de marionnettes géantes : le tigre Esso, Gros Quick, le lion du crédit lyonnais… le dernier en date étant Footix. Là c’est l’exemple typique du personnage qui a du être adapté. On m’avait fourni une petite vidéo en 3D, et quand j’ai agrandi le personnage à l’échelle humaine, il avait des pieds de 80 cm, les mains au niveau du mollet et le manipulateur n’aurait eu aucune visibilité. J’ai donc modifié les proportions du corps, raccourci les bras et les pieds et rajouté des narines pour la vision !

M – Vous avez créé Grosquick ? Il a marqué la même génération que Casimir !
YB – J’ai créé la marionnette géante, le Grosquick que l’on voyait dans les publicités. Mais le personnage a été dessiné par Gilbert Mas plusieurs années avant que je le mette en volume.

M – Vous avez toujours fabriqué vous-même les marionnettes que vous avez créées ?
YB – Oui, toujours. J’étais selon les cas aidé par des assistants, notamment pour la sculpture. La fabrication d’une marionnette est un long travail qu’il est plus amusant de faire en équipe.

M – Comment avez-vous commencé votre métier de créateur et manipulateur de marionnettes ?
YB – Un peu par hasard. J’ai une formation de décorateur et de comédien, que j’ai suivie à l’Ecole des Arts Appliqués puis au Centre d’Art dramatique de la Rue Blanche. J’ai eu l’opportunité de rejoindre Philippe Genty qui faisait un voyage d’étude autour du monde, sponsorisé par l’unesco, sur le thème « mime, masque et marionnette ». Je l’accompagnais en tant que photographe et cameraman (eh oui ! je faisais de la photo aussi). Comme il auto-financait son voyage par des spectacles de marionnettes, j’ai donc appris la marionnette sur les chapeaux de roue avec lui pour pouvoir poursuivre ce voyage. Quand je l’ai rejoint, pour remplacer son coéquipier, tombé malade au japon, il était en Amérique du Sud. On a enchainé avec l’Amérique Centrale, les Etats-Unis, le Canada, les pays de l’Est… Pendant plus de 4 ans, j’ai voyagé autour du monde avec Philippe Genty et ses marionnettes. Il a d’ailleurs toujours sa compagnie, il a fait une carrière internationale.

M – De retour de ce voyage, vous avez donc continué à travailler dans le domaine des marionnettes ?
YB – De retour de ce voyage, on a fait une série de petits films, les Marionnettes du monde, qu’on a vendus à la 3ème chaine. J’ai continué à travailler avec lui dans les cabarets et music hall, ses spectacles de marionnettes étaient conçus pour un public adulte.
Et puis P. Genty a eu des propositions de travail pour la télévision, mais cet univers ne le tentait pas vraiment, il se méfiait beaucoup des méthodes de travail et des délais trop courts. On lui avait proposé de faire des marionnettes pour un opéra de Ravel et il m’avait confié le boulot, j’avais donc monté une équipe et assumé seul le truc.
Christophe Izard avait vu ce projet, les marionnettes étaient fabriquées mais l’émission n’a jamais été diffusée. Il a souhaité me rencontrer. Il m’a proposé de travailler sur une émission pour enfants. Il y a eu une première étape 2 ans avant LIAE, un pilote avec une marionnette beaucoup plus grande que casimir, qui s’appelait Plocus. Puis Christophe Izard m’a rappelé en 74 avec un projet plus abouti. J’ai donc modifié le personnage qui est devenu Casimir.

M – D’emblée, vous saviez que c’est vous qui alliez aussi le faire vivre ?
YB – C’est justement l’intérêt ! Dans ce métier, ce qui m’intéresse c’est de toucher à tout, et étant à la fois créateur de personnages et comédien… En fait, si j’avais dû le faire uniquement pour quelqu’un d’autre, je ne sais pas si j’aurais accepté !

M – Quelle est la première marionnette qui a marqué votre carrière ?
YB – J’ai collaboré à pas mal de créations de P. Genty. On a eu la chance incroyable de vivre aux Etats-Unis chez les Muppets pendants plusieurs mois. Jim Henson et Frank Oz étaient pour moi les plus grands marionnettistes au monde, dans la marionnette contemporaine. C’est donc les personnages que j’ai créés chez eux avec P. Genty.
Les premières marionnettes que j’ai fait seul sont des marionnettes pour des petits numéros de cabaret. Et le premier qui a vraiment été médiatisé, c’est Casimir !

M – Quels souvenirs gardez-vous du village dans les nuages ?
YB – Le village dans les nuages à été tourné avec plus de moyens mais était moins convivial que l’ile aux enfants. Je ne manipulais pas une géante, mais un des deux petits vieux : Oscar Paterne.

M – Vous avez aussi fait de l’écriture de scénario et de la réalisation, était-ce uniquement sur l’ile aux enfants ?
YB – Non, j’ai aussi écrit et tourné des séquences du Village dans les nuages (  » le petit jour », « Coloquinte et Potiron » ) et les sketches avec Casimir et Léonard lors des rediffusions sur Canal J en 1994.

M – Quelles sont vos autres activités ?
YB – Après le village ds les nuages, j’ai eu une période un peu plus creuse, je me suis donc tourné vers ma première passion, l’art. J’ai revu des amis peintres, on m’a proposé la gestion d’une galerie, l’espace Art et Patrimoine du Crédit Municipal de Paris. C’était un poste magnifique, il n’y avait aucun investissement financier de ma part, puisque la galerie était financée par la ville de Paris. J’ai monté une quinzaine d’expos dans cette galerie. Puis dans un 2ème lieu privé, l’espace Châtelet-Victoria, j’ai monté avec un ami une trentaine d’expos.
Parallèlement à cela j’ai collaboré à une revue, Actualité des arts, pour laquelle j’ai écrit pas mal d’articles sur la peinture contemporaine, pendant plus de deux ans. On m’a demandé également de préfacer des bouquins et des catalogues d’artistes.
Voilà en résumé mon cursus dans ce domaine, et c’est une passion qui continue encore aujourd’hui.

Propos recueillis par michèle s.Octobre 2002
Ce texte est la propriété de son auteur et ne peut être réutilisé sans son autorisation.

Réalisation

Durant les huit années de tournage, plusieurs réalisateurs se sont relayés sur le plateau de l’émission :
Jean-Daniel Verhaeghe, Hervé Basle, Marion Sarraut, Dirk Sanders, Jean-Pierre Barizien, Jean-Pierre Oualid, Michel Berthier, Michèle Tournier, Roger Pradines, Agnès Delarive, Pierre Rossollin, J. Manceau, A. Dhouailly, P. Desfons, P. Galardi, O. Ricard, D. Masson, D. Giuliani, et d’autres… ainsi que Christophe Izard qui a également réalisé plusieurs épisodes !

Auteurs (scénarios de l'île aux enfants)

Christophe Izard a écrit la plupart des scénarii. Parmis les comédiens, Yves Brunier, Patrick Bricard, Gérard Camoin, Jean-Louis Terrangle, Marie-Noelle Chevalier ont également écrit des histoires à plusieurs reprises et avec succès.

Créateurs et auteurs des petites séquences

Italo Bettiol, Stephano Lonati, Françoise Bettiol : Albert et Barnabé, les Kanapoutz, Antoine le jardinier, Ponctuations, Rêves impossibles, Trajectoires, Variations.
Jean-Louis Fournier et Gilles Gay :
 Antivol, la Noiraude, Primo
Louis Burlet : 
Boboss le clown
Boris Scheigam et Jean Godement : 
CRAMTI
Yves Brunier : 
Philyvert le Globur, Toba et les autres
Denis Dugas : 
Gribouille, Ludo Filo et Robo, les petites voitures
Oswaldo Cavandoli : 
La linea
Gabriel Cotto : 
Pinkie Pou
Pierre Desproges : Professeur Corbiniou
Anne Hofer : 
dessin animé casimir
Gilles Bast, Eolis : 
chansons animalières
Otmar Gutmann : 
les Musus
Creation 9 informations : 
sequences filmées en vue réelle

Musiques

Roger Pouly, Frank Gérald, Gil Slavin, S. Kaufman

Paroles

Christophe Izard, Charles Level

Dessin du générique

Anne Hofer

Collaborateurs

apparaissant au générique de l’émission (liste non exhaustive ayant pour source les génériques des épisodes que nous avons pu visionner)
Producteur exécutif : Nicole Pichon
Directeurs photo : Michel Roueche, Serge Palatsi, Jean Prépoint
Cadreurs : Jacques Blancherie, Guy van Breemaat, Jean-Pierre Calinaud, Jean Fabre, Jean-Jacques Ledos, Louis Laut, Jacques Laviron, Arlette Massay, Claude Noyon, Pierre Silve, Jean-Claude Tuilliez
Chefs opérateurs son : Paul Devoir, Christian Marc, André Perros, Michel Vallée
Chefs équipement video : Jean-Claude Cerveau, Claude Clugnac, Jean Cochard, Francois Dagois, Jean-Claude Larfonneur, Henri Quéraud
Magnétoscope : Jean-Jacques Albertin, Roger Constantino, Theodore Ellert, Pierre Lebecq, Pierre Rouffy
Montage magnétoscope : Michel Demeulenaere, François Dufau, Gerard Griselin, Serge Gauvin, Nicole Pellegrin, Pierre Vu
Maquillage : Odile Chabert
Habillage : Marie-Christine Chabannes, Chantal Poillet
Accessoires : Claude Ornstein
Création décors : Sabine Mignot
Décorateurs : Jacques Durix, Jean Tridon
Décorateurs ensembliers : Janine Barthe, Beatrice Dumaitre, Henri Offroy
Costumières :Christiane Deplanque
Illustrateurs sonore : Paul Aliprandi, René Taquet
Chef d’atelier : Jacqueline Borne
Chargés de production : Bernard Blet, Jaques Bernardini, Jacqueline Borne, Christian Jory, Bernard Spehner, Maurice Tournier
Assistantes de production : Joelle Bellayer, Odile Laurent, Catherine Malaval, Cécile Roger-machart
Assistants réalisation : Jean-Paul Potonet, Elena Racheva
Scriptes : Huguette Brabant, Anne-Marie Dumas, Suzel Forest, Marie-José Guissart, Françoise Jeanjean, Jacqueline Nazet, Nguyen Thi Lan, Chantal Weiss

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